Mon parcours

Mon parcours

Colle dell’Agnello, Italie

 

En souhaitant vous partager des aspects de mon parcours, j’ai à mon tour plongé dans les divers épisodes de ma vie, à la recherche des indices qui donnent sa cohérence au rôle professionnel que j’exerce aujourd’hui.

 

Une vocation de coach inscrite très tôt :

Semblable, différente ou tout simplement moi-même ?
Une bonne partie de mon parcours semble avoir tourné autour de ces questions.
Au final, ma particularité à moi, c’est d’être doublement singulière !
D’abord parce que, comme tout le monde (!), je suis simplement unique. Il n’en existe pas deux comme moi sur Terre.
Enfin presque, parce que justement je suis jumelle et ça c’est quelque chose qui me rend paradoxalement plutôt différente !

J’ai donc grandi en étant deux, quasiment tout le temps. Avec un miroir en face de moi en permanence en quelque sorte, et agissant moi-même en miroir pour l’autre. Sans le savoir j’utilisais déjà de manière naturelle une des aptitudes clé du coach : l’art de refléter les propos de l’interlocuteur.

Ma gémellité m’a également conféré une forte faculté d’empathie, percevant facilement l’indicible. En effet, les jumeaux ont une façon de communiquer qui va au-delà des mots, un peu comme les vieux couples !
Comme tous les jumeaux aussi, nous étions souvent comparées l’une à l’autre, forcément. Cela a certainement aiguisé ma sensibilité à ce qui rend les gens différents. Il m’a fallu composer plus que quiconque avec la tendance à mettre les gens dans des cases, classique indifférenciation : il est très tentant de traiter les jumeaux en une catégorie « les jumelles » et de penser qu’avoir affaire à l’un ou l’autre c’est pareil !
Je tiens certainement de là mon goût pour l’accompagnement individualisé et sur mesure !

 

L’attrait pour la diversité :

Baignant dans un sentiment de similitude, c’est logiquement que j’ai rapidement été attirée par ce qui était carrément différent. A l’âge de 13 ans, j’ai commencé à me passionner pour les langues et les cultures étrangères. Mais à bien y réfléchir, c’était en fait du connu : il faut dire que je passais déjà tous mes étés dans le village italo-occitan de mon grand-père, à la frontière française, où les gens parlent déjà couramment au moins trois langues.

Rêvant de diversité et d’aventure, le bac en poche, j’ai choisi de faire des études de Langues Etrangères Appliquées (LEA) dans trois pays différents, suivies d’un DESS (Master 2) en Relations Internationales.

J’ai adoré évoluer dans des contextes étrangers, jouer avec ce sentiment de rechercher ce qui nous rend semblables à nos voisins et ce qui nous différencie. Il faut dire qu’à l’étranger, je devenais visible pour ma différence et non plus pour ma ressemblance !
Lors d’un de ces longs séjours, j’y ai rencontré mon mari : un allemand. 🙂

 

Comme premier emploi, je décroche un poste dans une multinationale (Siemens) en Allemagne : je développe et anime des formations de communication interculturelle pour les futurs expatriés. Je jubile carrément au contact de toutes ces personnes d’horizons si divers et j’apprends encore et encore à appréhender la différence. Avec l’interculturel je pense avoir trouvé ma voie. Aujourd’hui je sais que c’était juste une des nombreuses manières de l’exprimer.

Plus tard, au sein des Ressources Humaines d’une entreprise américaine, entre Londres et Munich, j’assure en plus des ateliers d’intégration pour les nouveaux embauchés de toute l’Europe. Là encore, je permets aux nouveaux venus, en leur portant une attention particulière, de se sentir bienvenus dans leur différence.
Un domaine de travail passionnant, mais, seul bémol, un rythme de travail ne laissant pas beaucoup de place à une vie personnelle.

Un licenciement économique soudain a résolu la question et m’a fait prendre conscience de la valeur toute relative d’un statut social et d’un salaire confortables.

 

La découverte de la puissance de l’accompagnement personnalisé:

Au même moment, le retour en France dans ma région d’origine, pour suivre la mutation de mon mari, et l’arrivée de notre premier enfant ont bouleversé bien des choses en quelques mois.

Enceinte et mal à l’aise à l’idée de vivre un des moments les plus importants et intimes de ma vie entourée de parfaits inconnus et soumise à un protocole identique pour toutes, je me décide finalement pour un accompagnement entièrement personnalisé auprès d’une sage-femme de confiance, pour accoucher chez moi, comme c’est chose courante dans l’Allemagne que je viens de quitter.

Cette expérience, au cours de laquelle la sage-femme s’est effacée sciemment pour me permettre de tenir le rôle de l’actrice principale de ma vie, m’a fortement impactée. Bien sûr, comme toutes les mères, du fait de la naissance de mon bébé. Mais aussi parce que je venais de découvrir une posture professionnelle d’accompagnant si puissante. Pourtant experte, elle était intervenue le moins possible. Elle m’avait permis de me connecter à mes propres ressources insoupçonnées, de dépasser mes peurs et de prendre la place qui est la mienne.
Elle avait « juste » posé le bon cadre sécurisant, en me donnant l’espace et le soutien nécessaires en fonction de mes demandes et surtout elle m’avait montré à moi, jeune inexpérimentée, qu’elle avait pleinement confiance en mes capacités. L’inverse de ce que je percevais dans une « prise en charge » (le mot parle tout seul) classique. Je n’avais jamais ressenti auparavant un tel sentiment inébranlable d’estime de moi, qui ne me laissait aucun doute sur mes capacités à gérer les défis de mon rôle de mère à venir.

Je ne le savais pas alors, mais je venais de vivre avec mon corps ce qui se passe en coaching, quand on est replacé au coeur du processus d’apprentissage. Tout ça Socrate le prônait déjà avec sa célèbre « maïeutique« , l’art de faire accoucher les âmes !

 

L’expérimentation de la posture de coach :

Déterminée par ailleurs à rebondir rapidement sur le plan professionnel, j’entame trois mois après une autre formation de Master 2 en Psychologie du Travail et des Organisations (car en France, à chaque nouvelle case son diplôme !). Mais je me retrouve confrontée de manière brutale au fossé existant entre ce que je viens de vivre en tant que  professionnelle en entreprise puis en tant que mère actrice et créatrice et le caractère pour moi très scolaire de la formation, où le sur mesure n’a pas sa place.

Décidant de vivre mon aventure de mère à plein temps, je me tourne alors vers le domaine associatif pour accompagner pendant près de 5 ans les parents dans leur projet d’allaitement, par le biais de réunions et de permanences téléphoniques, dans la posture d’accompagnante que je venais de découvrir.
J’y ai énormément appris en termes d’écoute et de respect des différences et des choix de chacun, car il n’y a pas deux histoires de maternage qui se ressemblent. Cette posture me convenait parfaitement : je redonnais simplement leur pouvoir à celles qui avaient besoin d’apprendre à se connecter à leurs bébés pour à leur tour les accompagner à devenir eus-mêmes les acteurs autonomes de demain. Vous n’imaginez peut-être pas ce qui se passe pour la mère, et par ricochet pour son bébé, quand on écoute simplement pendant quelques minutes avec bienveillance et confiance une maman qui craque au téléphone… 

Un deuxième puis un troisième enfant plus tard, je continue de m’investir dans le domaine associatif, cette fois dans l’école occitane de mes enfants (apprentissage par immersion linguistique). Mon credo : nous sommes un groupe de parents avec des idées et talents différents et complémentaires, comment chacun peut-il prendre sa place au sein de l’association pour permettre à nos enfants de mieux s’épanouir à leur tour ? Je suis toujours dans la même logique.

Animation de rencontres à thème, accompagnement de l’implication des adhérents, coaching d’équipe (toujours sans savoir que je faisais du coaching), communication interne seront mes nouveaux défis créatifs.

 

La traversée du tunnel :

Et pourtant sans m’en apercevoir réellement, je suis en train de glisser.
Je suis très fatiguée, mais c’est normal, me dis-je, avec trois enfants en bas-âge, la construction d’une maison, mon implication associative. Je sais que c’est le lot de nombreuses mères. Ça va passer.
Mais c’est plus profond. Je ne fais pas de vraies nuits depuis plusieurs années en fait. Je me sens très fragile, à fleur de peau. Je me désinvestis de mes engagements associatifs petit à petit, à contre coeur, souhaitant me recentrer sur les tâches essentielles du quotidien, que je peine à faire de plus en plus. Je suis en mode survie. Je deviens d’humeur désagréable. Je me sens de plus en plus isolée, je croise des gens tous les jours, mais je suis comme derrière une vitre, je n’ai plus accès à leur monde. Je voudrais crier mon désespoir mais j’ai honte, honte de ne pas arriver à mettre deux assiettes dans le lave-vaisselle, alors qu’autour de moi j’entends parler de prouesses professionnelles, de ces « fainéants » de chômeurs… Je suis sur un bateau qui flotte au large, et je me remémore mes années de femme « active » (!), comme un rivage lointain et désormais inaccessible, appartenant définitivement au passé. Je garde ce qui me reste d’énergie pour mes enfants et faire comme si. Je me cache, avec un sentiment de perte de valeur énorme. Je me compare aux autres et je ne m’aime plus.
J’apprendrai plus tard que j’ai fait ce qu’on appelle un burn-out maternel et une dépression. Il me faudra un certain temps pour me reconstruire, temps qui paraît très long quand on le traverse et que ça fait mal.
En fait, je n’avais malheureusement pas pris garde à nourrir correctement mon âme, trop occupée à nourrir mes enfants et tous les gens autour de moi, dans un bénévolat certes valorisant, mais sans limites adéquates.
Pourquoi ? La croyance erronée dans le don de soi (ou plutôt le sens du sacrifice), culturellement ancrée chez de nombreuses femmes en particulier, m’habitait certainement et m’a perdue.

 

Aujourd’hui je sais que la vie m’a fait un beau cadeau, car cela m’a obligée à renouer avec qui j’étais au fond de moi sans concession possible sur ce point.
J’ai dû apprendre à reprendre mon espace, à me faire du bien, à revisiter mes fondations pour m’ancrer solidement, à puiser dans mes propres ressources, à mettre à disposition mes talents de manière plus juste et à construire avec le bon cadre.
Je découvrirai par la suite que ce cheminement parfois douloureux sera en lien direct avec la puissance de ce que mon travail permet et une garantie de mise à distance de ma propre histoire, indispensable pour mes clients.

 

Une autre mise au monde  :

A la fin de mon congé parental, une fois en meilleure forme, j’envisage de retourner sur le « marché du travail« . Et toujours la fameuse question, que tout le monde se pose, sans jamais la remettre en question :

« Quel métier vas-tu faire ? »

Va-t-il falloir que je trouve une case, comme le bilan de compétences que je suis à cette époque m’invite à le faire ?
Je ne suis pas convaincue, en fait ce n’est plus possible, et les cases proposées semblent si éloignées de ma réalité…

C’est alors que l’idée de ne plus raisonner en termes de métier et de créer mon activité sur mesure s’impose à moi de plus en plus comme une évidence.

 

Je veux accompagner les personnes à se reconnecter avec ce qui les anime, à créer le parcours professionnel (ou de vie) qui fait vraiment sens pour elles !

Je découvre alors par hasard que l’accompagnement que je commençais déjà à mettre en place s’apparente au coaching. Je connaissais le concept, mais j’en avais une image complètement erronée. A l’époque cette activité n’était pas non plus encore répertoriée comme un métier officiel sur le plan institutionnel, c’est donc pour cela que mes divers accompagnants (Pôle Emploi, bilans etc) ne me l’avaient jamais proposée.

Si cette case me permet de faire ce que j’ai à coeur de faire, je la veux bien après tout, et à mon image !
Fidèle à mon éthique personnelle, je décide donc de m’inscrire dans une démarche professionnelle sérieuse, qualifiante et reconnue, en me formant, en adhérant à une fédération professionnelle auprès de laquelle je me suis faite certifier et en me faisant superviser.

En parallèle naît en avril 2012 :Depuis, je fais un travail qui me passionne, en contact direct avec la diversité humaine que j’ai à coeur d’encourager. Tout ce que j’ai traversé jusqu’alors a pris sens et ce que je vis encore enrichit ma pratique. Dans cette activité, j’ai le sentiment d’être vraiment qui je suis, d’agir là où je suis la plus pertinente pour la société, dans le cadre qui me convient, et de concilier ce qui est incontournable pour mon équilibre de vie, tout en étant l’auteure de mon propre chemin et c’est bien ça qui est exaltant.
En fait je me sens tout simplement à ma place dans ce que je fais et je suis ravie de permettre à d’autres de prendre la leur !

Pourquoi pas vous ?

 

 

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Voir aussi :

Ce qui m’amine
Ma vision
Mon métier

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