Ils ont trouvé leur voie : qu’ont-ils fait ?

Ils ont trouvé leur voie : qu’ont-ils fait ?

« Je sais où je vais, de quoi je parle et ce que je porte », « à présent je suis prête à décoller professionnellement », « maintenant j’ai retrouvé ma place et j’y vois beaucoup plus clair », « j’ai le sentiment d’avoir les cartes en main, car je connais mieux mes atouts », « depuis que je fais ce que j’aime, je me sens bien, j’ai confiance en moi, je suis celle que j’ai toujours été au fond de moi » :

Voici quelques exemples de la façon dont s’expriment les gens qui ont trouvé leur voie professionnelle. J’ai la chance d’en côtoyer un certain nombre, puisque mon travail consiste à les accompagner vers cet objectif.

Les chemins empruntés par ces personnes sont certes tous différents, mais après 5 ans de pratique dans le domaine, je constate des variables communes. J’ai voulu compilé ici les actions ou postures que ces « trouveurs » avaient en commun:

1. Ils ont pris la décision :

La première chose, qui est la base et qui peut paraître évidente, mais qui est loin de l’être pour tout le monde : ils ont décidé clairement à un moment de leur parcours qu’ils voulaient trouver une activité professionnelle et/ou un équilibre de vie qui leur corresponde vraiment, qu’ils voulaient être pleinement les acteurs de leur propre parcours et non plus essayer de rentrer à tout prix dans une des « cases » professionnelles à laquelle ils pensaient devoir se conformer.

Voilà ici un premier changement de perspective et le premier pas décisif sans lequel le reste n’est possible. Se dire qu’il est possible d’envisager les choses autrement et ainsi. « Mais alors, je peux créer ma vie ? », est une des phrases qui revient souvent, lors de mes premiers échanges informels avec les gens.

Il s’agit d’une décision ferme et pas un de plus de ces classiques « ce serait bien si.. », « ah si seulement je pouvais mener ma vie en fonction de ce qui est important pour moi… »

Cette décision est liée au fait d’être authentique (enfin) avec soi-même. Les personnes qui entament ce genre de démarche pour faire plaisir à quelqu’un (parents, conjoint) ou parce que « pourquoi pas? », ne vont généralement pas bien loin. Il va falloir laisser tomber les faux semblants, ça c’est sûr…

2. Ils ont investi dans leur objectif :

La décision s’étant avérée sérieuse, ils ont décidé de se donner les moyens d’atteindre leur objectif et donc d’investir de leur temps, de leur énergie et de leur argent, bref des ressources dont ils disposent, pour mettre au mieux en acte leur décision.

En effet, une décision qui n’est pas suivie d’actes qui vont dans son sens n’est pas une vraie décision. Aucun jugement ici, après tout, tout le monde n’a pas forcément à coeur de rencontrer ses propres projets, ni n’est vraiment prêt à le faire, et ce n’est encore moins une obligation.

3. Ils se sont entourés :

Souvent ils ont d’abord essayé seuls et ne sont pas allés bien loin. En effet la connaissance de soi passe par la rencontre de l’Autre, cet autre différent. Après avoir eu l’impression de tourner en rond dans leur quête, ils se sont aperçus qu’ils y gagneraient bien plus sur tous les bords à se faire accompagner par une ou des personnes neutres, d’autant plus qu’aujourd’hui plus que jamais des professionnels dédiés existent.

Et les proches (famille, amis)? Ils portent bien leur nom. Ils sont justement qualifiés de proches, car ils appartiennent au même « système » de fonctionnement. Ils ont plus ou moins la même façon d’envisager les choses. Très utiles pour nous soutenir (mais pas toujours non plus ! Les gens d’un même système sont connus pour être les garants du système et inconsciemment souvent ils vont faire en sorte de freiner tout changement qui pourrait remettre en question ce système en équilibre: ce phénomène s’appelle l’homéostasie et nous concerne tous !), ils connaissent les mêmes limites dans leur vision. Donc faire appel à une personne extérieure au système, neutre, formée aux enjeux de l’accompagnement, qui saura repérer les blocages et confronter votre fonctionnement personnel (parce que c’est son rôle et que c’est ce dont vous avez besoin pour avancer), peut faire une vraie différence dans ce désir de changement de cap.

Ils ont aussi parlé de leur objectif à ceux dont ils connaissaient le soutien assuré. Ils ont préféré se positionner auprès des autres une fois leur nouveau chemin bien en vue, pour éviter les si bienveillants « tu es sûr? », « là c’est pas pour toi », « tu n’as jamais pu », « pourquoi tu t’embêtes » etc, qui ont fait que jusqu’ici ils n’avaient pas vraiment osé.

4. Ils ont fait de la place

Pas toujours évident au début pour tout le monde. Certains viennent me voir pour entamer la démarche, tout en gardant une vie plus que remplie par leur travail (« il faut bien vivre ») et autres obligations de la vie d’adulte.

Ils comprennent vite par eux-mêmes qu’ils n’arriveront à pas grand chose en consacrant tout leur temps à ce qu’ils ne veulent plus. Certains en viennent à faire de l’espace aussi parce qu’ils entrevoient que finalement quelque chose d’autre se dessinent…

5. Ils se sont positionnés clairement:

J’ai pu le constater maintes fois. Ceux qui embrassent leur voie le plus rapidement sont ceux qui renoncent clairement et nettement à ce qui n’a plus lieu d’être : la plupart du temps une activité professionnelle qui leur pèse ou un environnement de travail qui ne leur convient pas, la proximité d’une personne tyrannique, mais qui pourtant leur permet de vivre et de rester dans du connu. C’est la partie la plus difficile. Parfois ils y sont aidés par les « aléas » de la vie: un licenciement, un accident, un déménagement. Et parfois, ils prennent juste conscience que « stop », ces habits-là sont décidément devenus trop vieux et qu’ils n’en veulent plus.

Renoncer au connu, sans savoir ce qu’on va trouver à la place, c’est accepter de se retrouver dans la posture du trapéziste au moment où il lâche le trapèze pour en attraper un autre. C’est plus facile avec un filet au-dessous (accompagnement).

Or, comme il paraît que le vide appelle le plein, tout comme le trapéziste se focalise sur le trapèze à attraper et non le vide, le chercheur de voie regarde vers le positif qui l’attend et est attentif à tout ce qui correspond aux nouveaux ingrédients qu’il souhaite mettre dans sa vie. Il a plus de chance effectivement d’attraper au vol les opportunités qui ne manqueront pas de passer devant lui.

Pour tous les autres « trapézistes » débutants, s’ils sont fermement décidés et accompagnés par un ou des professionnels sérieux (au pluriel, car pour les plus frileux au changement, le travail conjugué d’un coach et d’un thérapeute donne de très bons résultats), c’est juste une question de temps et de respect de son propre rythme.

6. Ils se sont mis en mouvement

C’est le nerf de la guerre, souvent facile tant qu’on reste sur les sentiers connus. Sans action, le brouillon reste sur le buvard et l’histoire de la personne ne s’écrit pas.

Le cerveau est parfois champion pour empêcher le corps d’agir: « pas besoin, je sais déjà ce que ça va donner si je vais par là », « trop facile, pas besoin d’expérimenter, je vais perdre du temps », etc… jusqu’à ce qu’un « j’ai peur, parce qu’en fait j’ai jamais fait comme ça » remplace les excuses pour ne pas faire. On va enfin pouvoir y aller et confronter la réalité à l’idée qu’on s’en fait.

7. Ils ont accepté de se tromper et se sont fait confiance:

En effet la confiance découle de l’action et quoi de mieux que les erreurs pour apprendre. Ils ont décidé de faire preuve d’ouverture d’esprit et d’essayer des pistes d’action différentes de celles qu’ils avaient l’habitude de prendre, comme un enfant essaierait les différents modules présents sur une aire de jeu.

C’est ainsi que la confiance vient aussi au fur et à mesure qu’on avance sur son chemin: Un de mes clients dont l’objectif avait d’abord été formulé ainsi « j’espère trouver quelque chose qui me convient », l’a transformé au fil des séances en « je sais que je vais trouver… » et puis « je vais trouver » pour finir bien sûr en un « j’ai trouvé! »

8. Ils ont affronté leurs peurs, blocages et doutes

Quand j’accompagne les gens qui cherchent leur voie, j’imagine bien ce que peut ressentir une sage-femme qui accompagne une grossesse et un accouchement. J’assiste à des parallèles évidents. Les contractions, plus ou moins fortes, sont souvent au rendez-vous. Il y a des naissances de projets difficiles, mais aussi d’autres où le « bébé » sort quasiment tout seul.

Mais il est très fréquent d’assister à ce que j’appelle THE test. Un exemple courant: la personne vient de décider de prendre un nouveau cap, de changer d’activité, elle est très motivée. Alors qu’elle avait postulé plusieurs fois pour un poste intéressant dans son entreprise en interne en vain, son directeur lui propose enfin LA promotion qu’elle n’attendait plus…

On va vers sa voie, ou on reprend un ticket pour un tour de manège supplémentaire ? Tout est envisageable bien sûr. C’est une question de choix.

Ces moments de doutes et tous les autres, où l’on a l’impression que plus rien n’est vrai, c’est l’entre-deux trapèzes. On a lâché l’ancien (et on voit bien qu’on ne pourra plus faire demi-tour) et on n’a pas encore attrapé le nouveau. Quand on en est là, généralement c’est très bon signe. 🙂

9. Ils ont accueilli le changement et rencontré leurs projets

Ils ont enfin fait le lien entre leur parcours, leurs atouts, leurs valeurs, leurs rêves et leurs contraintes personnelles et une ou plusieurs idées sur mesure ont germé. De ces idées qui leur ressemblent tellement qu’ils se demandent pourquoi ils n’y sont pas venus plus tôt.

C’est enfin cette période d’euphorie, propre à toute naissance. Ce sentiment si fort que l’on ressent quand l’intérieur (les idées) rencontre l’extérieur (les opportunités réelles). C’est beau, c’est toujours très beau, tous les « bébés » sont beaux, n’est-ce pas?

Si ils ont pu y goûter au fur et à mesure de leur démarche, car les sentiments positifs sont toujours au rendez-vous quand on prend sa vie en main, rien n’est comparable à ce que l’on ressent quand le puzzle est enfin complet.

Cependant, trouver sa vocation n’est que le début. Il s’agit après de construire, mais ça c’est la suite de l’histoire…

10. Ils ont tout simplement tenté l’aventure : ils l’ont fait

Et vous, qu’allez-vous faire?

Sylvie Filipski

Coach professionnelle depuis 2012, certifiée ICF

www.perspektives.fr
« Réussir sa reconversion professionnelle en restant soi-même »

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