Et si votre voie professionnelle se trouvait dans votre domaine d’incompétence ?
Le réflexe commun quand on ne se sent plus à sa place dans son travail est d’envisager une reconversion professionnelle et pour cela de se recentrer sur ses compétences. D’ailleurs nombreux sont ceux qui se tournent alors vers le fameux « bilan de compétences ».
Mais avez-vous pensé qu’en fait votre voie professionnelle pouvait se trouver dans votre domaine d’incompétence ?
Vous savez, dans un de ces domaines qui vous a toujours intéressé au fond de vous, mais qui, pour une raison ou pour une autre, vous a toujours paru incompatible avec votre personne ou carrément inaccessible.
Et si vous manquiez simplement de perspectives ? 🙂
Peut-être suffirait-il d’ailleurs de changer votre regard sur :
– votre personnalité :
Amélie*, une de mes clientes, envisageait une reconversion professionnelle. Elle était à son compte, travaillait dans un environnement naturel plaisant et dans un domaine qui faisait sens pour elle. Seulement, les relations avec ses partenaires professionnels lui étaient de plus en plus difficiles. Très généreuse, elle était toujours prête à donner un coup de main et on ne se gênait pas pour faire appel à elle. De son côté, elle manquait beaucoup de confiance en elle et se sentait différente de ses collègues. Et pour cause, quand elle s’est rendue compte qu’elle était en fait quelqu’un de très organisé (à l’inverse des personnes desquelles elle compensait les manques) et que c’était là une compétence clé du rôle du chef d’entreprise qu’elle était, son attitude a changé ; au point que les personnes autour d’elle ont commencé à la respecter et même à suivre ses nombreuses nouvelles idées. Elle qui se vivait comme une femme médiocre sur de nombreux plans avait en fait une âme de leader et de vraies compétences de chef d’entreprise en plus de celles liées à son métier. Finalement, elle était très bien dans ce qu’elle faisait.
Il lui a suffi de porter un autre regard sur elle-même et de commencer à exploiter ses réels talents, au lieu de prendre les autres comme référence.
Que penser aussi de Jérôme*, 50 ans révolus, qui se contentait systématiquement d’activités professionnelles subalternes, en fait même à l’opposé de sa personnalité, comme nous l’avons révélé au cours de l’accompagnement. Il admirait les personnes dynamiques, qui osaient faire des choses un peu extraordinaires. Cependant il avait passé ses années actives à mettre en avant les autres, à soutenir leur carrière. Lui, par contre, n’évoluait pas, car il se sentait systématiquement incompétent.
En fait, il se sentait incompétent, parce qu’il occupait des postes pour lesquels il n’était pas réellement à sa place. Ceux-ci lui demandaient donc beaucoup d’effort et d’énergie. Comment alors envisager de faire quelque chose de plus grand, quand on peine à agir sur un poste qu’on juge soi-même ordinaire ?
Là encore, il aura fallu qu’il se reconnecte à sa vraie personnalité, plutôt intrépide en fait, pour envisager enfin de vivre de sa passion.
– le métier de vos rêves :
Jean* aimait les animaux. Très jeune, vivant à la campagne, il les avait côtoyés de très près et avaient passé d’innombrables heures de jeu avec eux, avant de déménager vers la ville. Issu d’un milieu aisé et présentant des facilités dans de nombreux domaines, ses proches l’avaient orienté vers des métiers de type intellectuel. Quand il m’a contactée, quoique très apprécié de ses collègues, il se morfondait dans des bureaux sans attraits. Au cours de son accompagnement, il s’est rappelé qu’il avait depuis toujours une image très précise de son futur métier. Enfant, il avait même dessiné son environnement de prédilection dans les moindres détails : il voulait être fermier !
Cependant, il était impensable pour lui de bifurquer vers un métier qui ne demandait pas toutes les compétences qu’il avait durement acquises au cours de ses longues études. C’est en s’informant réellement sur les exigences requises dans le domaine agricole qu’il s’est rendu compte que sa formation et son expérience professionnelle, sa connaissance des nouvelles technologies, associés à un réel don pour le contact avec les animaux, seraient de bons atouts pour un métier aujourd’hui à la pointe de la modernité et pour lequel les compétences de gestionnaire sont centrales.
Son regard sur le premier métier de ses rêves a changé complètement. Il est rentré en formation et est aujourd’hui à la tête d’un domaine agricole.
– votre posture professionnelle :
Frédéric* aussi voulait changer de métier. Proposant des ateliers d’arts plastiques, il ne se sentait en fait pas à la hauteur et ses cours ne se remplissaient pas, malgré son talent. Enfant, se sentant particulièrement inadapté en milieu scolaire, il s’était tourné vers des études artistiques, car il faisait preuve d’une grande créativité dans ce domaine. Au cours de son accompagnement, il a découvert qu’ il pensait en fait devoir transmettre son art avec l’idée qu’il se faisait du métier de professeur. Quand il s’est enfin autorisé à adopter la posture naturelle dans laquelle il était à l’aise (et qui correspondait à ce qu’il aurait aimé connaître plus jeune !), ses ateliers ont commencé à connaître un franc succès et les demandes ont afflué de toutes parts. Il a simplement proposé des ateliers créatifs à partir d’un cadre centré sur l’apprenant et non plus sur les méthodes de l’enseignant. Il s’est réconcilié avec son premier choix professionnel et son expérience d’écolier, réalisant qu’a contrario celle-ci lui avait permis d’être particulièrement sensible aux besoins pédagogiques des autres.
Il a transformé son incompétence en compétence.
– l’accès au métier de vos rêves :
J’ai rencontré Béatrice* lors d’un forum à l’emploi. Elle tentait, sans grande conviction, de se présenter auprès des grandes entreprises qui recrutaient ce jour-là. Elle avait multiplié les petits boulots et son parcours semblait assez décousu. Au bout de quelques minutes et alors que je l’y encourageais, elle s’est mise à parler vrai. En fait, elle aurait aimé être assistante vétérinaire, car ce qu’elle désirait plus que tout était de soigner les animaux. Seulement voilà, elle avait arrêté l’école en 3ème et on lui avait dit qu’il fallait un Bac +2 pour faire ce métier. Elle ne se sentait plus la force à 35 ans de reprendre un parcours scolaire et professionnellement avançait donc à reculons. Elle n’avait même d’ailleurs aucun contact avec les animaux. A quoi bon !
C’est en lui posant la question suivante, que ses yeux sont devenus tout ronds : « – Vouliez-vous être assistante vétérinaire ou vouliez-vous soigner les animaux ? » « – Ben c’est la même chose non? » « – Pas tout à fait, si vous ne pouvez pas devenir assistante vétérinaire aujourd’hui pour des raisons de qualifications officielles, qui vous empêche par contre de prodiguer des soins aux animaux dans un autre cadre et donc de faire ce qui vous passionne ? Qui sait d’ailleurs où cela pourrait vous amener un jour ? »
Je n’ai pas su ce qu’elle avait fait par la suite, mais une chose est sûre, l’accès à ce qui l’animait profondément était libre. Ce jour-là, elle a aperçu une nouvelle porte d’entrée !
Voici quelques exemples de personnes que j’ai rencontrées, qui ont failli rester figées dans leur « sentiment » d’incompétence, alors qu’elles connaissaient en fait leur voie. Il y a de nombreux autres cas de figure.
Une chose à retenir: « On est forcément compétent dans ce que l’on aime, ou alors on le deviendra ! »
Pas toujours par le chemin que l’on croit, mais je vous en parlerai peut-être une autre fois… 😉
Sylvie Filipski
Coach professionnelle depuis 2012, certifiée ICF
www.perspektives.fr
« Le coaching pour trouver votre voie et vous reconnecter à la personne unique que vous êtes, naturellement. »
Séance découverte gratuite.
* Les noms et les détails pouvant permettre d’identifier les vraies personnes ont été changés.