Au secours, je n’ai pas de clients !

Au secours, je n’ai pas de clients !

 

C’est un sujet sur lequel se sont confiés à moi plusieurs collègues ces derniers temps et je les remercie de la confiance qu’ils m’accordent pour oser parler d’une situation inconfortable et parfois très angoissante, à première vue pas très valorisante – mais que nenni nous allons voir ! – que tout entrepreneur, et tout coach en particulier, a rencontrée à un moment de son parcours, voire de manière récurrente, moi la première.

Elle peut être particulièrement déstabilisante quand ce „trou“ dans l’agenda fait suite à une période très remplie de rendez-vous.

Pour autant, je voudrais vous inviter à avoir une autre lecture, issue de ma propre pratique et de celle des personnes que j’accompagne.

En effet, que vient nous dire cette situation ? Que nous invite-t-elle à faire ? Ou ne pas faire d’ailleurs ?

Et si c’était une formidable opportunité d’aller plus loin dans notre art ?

En coaching, nous sommes notre instrument de travail. C’est un peu comme un chanteur qui doit particulièrement prendre soin de son corps et de sa sensibilité pour garder sa voix.

Pour garder notre cap, nous devons sans cesse, dans ce métier plus que dans un autre, prendre soin de notre « voie » et donc de notre être, de notre équilibre, de notre connexion avec nous-même et notre environnement, afin de continuer à accompagner les autres avec justesse.

Ce que nous vivons, les épreuves que nous-mêmes traversons, la manière dont nous les traversons, sont autant d’éléments, qui, avec le travail de recul nécessaire (thérapie, supervision…), vont pouvoir être mis au service de nos clients, non pas car nous nous posons en modèle (surtout pas !), mais juste parce que nous avons fait le chemin nous-même.

Avez-vous remarqué qu’il est très fréquent d’ailleurs en tant que coach que nous « attirions » des clients qui ont des problématiques similaires à celles que nous venons tout juste de dépasser, quand nous n’y sommes pas en plein dedans ?

J’aime à penser que cela nous apprend à rester humbles, d’autant plus à l’écoute de ce que vit notre interlocuteur.

Ainsi j’ai appris à accueillir ces périodes de creux avec beaucoup de bonheur.

Car elles ont toujours été le signe d’un développement en gestation, professionnellement et personnellement.

Courir après les clients, proposer des séances au rabais, accepter des missions qui nous rebutent, même si ces attitudes sont compréhensibles, ne nous fait-il pas plutôt perdre du temps dans l’évolution que vient marquer cette respiration ?

Car oui c’est une respiration, comme en musique, cela fait partie à part entière de notre mélodie professionnelle. C’est un élan, ô combien nécessaire et salvateur.

Souvent c’est le signe qu’un nouvel équilibre est à trouver, soit parce qu’on s’est un peu ou beaucoup éloigné de son centre de gravité, soit parce qu’on y est en plein dedans mais qu’on est amené à aller plus loin sur cette voie-là.

Cela vous parle ?

Je ne compte plus les fois où j’ai été contactée par des clients alors que je m’autorisais sans aucune culpabilité à prendre un ou plusieurs jours off, pour aller marcher sur les chemins, faire une escapade dans une autre région ou encore mieux un autre pays (ah le son des langues étrangères !), travailler en profondeur un morceau de musique, bref prendre le temps de faire les choses qui me font vibrer, mais pas seulement. Prendre le temps aussi de mettre de l’ordre, s’occuper, vous savez, de toutes ces choses que l’on procrastine volontiers, vous voyez n’est-ce pas, comme trier ses papiers, ses photos, s’occuper de contrats de prestataires, faire son ménage (si si, une excellente métaphore le ménage !) ou encore prendre le temps de prendre des nouvelles de ses proches. La dernière fois que j’ai reçu un appel d’un DRH souhaitant faire appel à mes services, je m’asseyais à peine sur le banc invitant d’un joli parc après avoir nourri ma curiosité de touriste pendant plusieurs heures. Le timing m’a interpellée !

J’appelle ça prendre soin de son écologie personnelle. Prendre le temps de travailler sur son propre cadre, pour mieux se mettre au service des autres.

En effet, comment rester dans cette écoute fine, qui est une des clés de notre métier, si on ne se met pas à l’écoute de nous-même ? Comment être un bon gardien du cadre en coaching, si on ne prend pas soin de notre propre cadre ? Comment permettre les prises de conscience quand on n’a pas le temps de se poser pour en faire nous-même ?

Et si cette expérience nous amenait à apprendre à prendre le temps tout simplement pour mettre de la qualité dans notre vie, et ainsi apporter cette qualité pour nos clients ?

Et si cela nous permettait aussi de cultiver au mieux l’état d’esprit de coaching, la nouvelle compétence 2 du référentiel de compétences d’ICF ?

Et si c’était en fait une vraie période de valorisation de notre posture de coach ?

Qu’en pensez-vous ?

Sylvie Filipski
Coach professionnelle, certifiée ICF niveau PCC
www.perspektives.fr
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